DELACOURT Claire

Statut : 
Docteur
Equipe de recherche : 
INSTITUT DE RECHERCHE INTERSITE ÉTUDES CULTURELLES- MONTPELLIER
Courriel :

Axes de recherche :

littérature mexicaine contemporaine - écriture de la violence - littérature documentaire et non-fictionnelle.

Titre de la thèse :

"Documenter et réécrire le fait criminel. Ayotzinapa et la narration mexicaine contemporaine", sous la direction de M. Karim Benmiloud.

Le 26 septembre 2014, des attaques violentes visaient les étudiants de l’école normale rurale Isidro Burgos d’Ayotzinapa, dans l’État du Guerrero (Mexique). Ces événements ont causé 6 mort·es, des dizaines de blessé·es et la disparition de 43 étudiants. L’implication de plusieurs forces policières et la présence de militaires mit en lumière les liens entre le pouvoir officiel et le crime organisé, ainsi que le recours à la disparition forcée. Une version officielle, qualifiée de « vérité historique » et destinée à déresponsabiliser l’État, fut imposée avant la fin de l’enquête, intensifiant l’indignation populaire et nourrissant un mouvement de contestation d’une ampleur exceptionnelle.

Cet événement a également engendré un phénomène éditorial avec la publication d’une trentaine d’ouvrages – principalement des enquêtes, essais, chroniques et témoignages – soulevant la question des conditions de narration du fait criminel. Cette thèse propose d’examiner cette problématique à travers l’étude de six récits publiés dans les années suivant les faits. Elle analyse comment ces textes remettent en question l’opposition entre art et activisme politique, en interrogeant les interactions entre les dimensions esthétique, éthique et politique. L’étude mobilise des outils narratologiques pour analyser ces récits dans le contexte mexicain de la « Guerra contra el narco ». La première partie de cette thèse retrace la genèse des récits alternatifs d’Ayotzinapa, en explorant dans un premier chapitre la construction du récit officiel, tandis que le deuxième montre l’influence de ce dernier sur l’élaboration de contre-récits résolument engagés. La deuxième partie étudie les pratiques testimoniales, d’abord comme outils du récit de non-fiction au chapitre 3, puis comme discours inscrits dans la tradition latino-américaine du témoignage au chapitre 4. Enfin, la troisième et dernière partie se focalise sur les représentations produites par ces récits, concentrant les réflexions autour de deux thématiques : les représentations de la violence de l’État, au chapitre 5, et celles de la disparition et des disparus, au chapitre 6.

Publications :

https://hal.science/search/index?q=claire+delacourt