sommaire objet l'usage glossaire bibliographie sitographie

La page de parchemin

Icône de l'outil pédagogique La page de parchemin
Source : Denis Muzerelle, Vocabulaire codicologique: répertoire méthodique des termes français relatifs au manuscrit.
Paris, 1985 (Rubricae, 1).
Version en ligne sur le site de l'IRHT

Chaque page de parchemin était soigneusement préparée pour recevoir un texte. Avec un poinçon ou la pointe d'un canif, elle était piquée à intervalles réguliers. Ces repères permettaient de tracer des lignes parallèles, verticales et horizontales, de définir les marges, la part accordée au texte, les espaces réservés aux gloses... Les lignes tracées constituent la « réglure du parchemin ». Elles structuraient la page en aires de travail distinctes pour l'artisan régleur qui pouvait être le copiste lui-même. Elles étaient réalisées à la pointe sèche, à la pointe traçante ou avec un appareil : la mistara, le peigne ou le cadre-patron. Au recto des feuillets des manuscrits latins, la réglure comprenait des lignes d'encadrement parmi lesquelles une ligne de tête, une ligne de pied et des lignes de justification pour limiter l'écriture à gauche et à droite de la surface écrite, des lignes marginales formant un encadrement autour de la justification et des lignes rectrices destinées à recevoir l'écriture. Le dessin formé par ces lignes est aujourd'hui appelé « schéma de réglure » par les spécialistes des manuscrits latins et « type de réglure » par ceux des manuscrits grecs. Il diffère selon les époques, les lieux de production des manuscrits et la nature du texte copié. Les manuscrits latins et romans sont souvent dotés de rectrices dites « majeures » qui structurent visuellement la surface écrite. Certaines Bibles dont le texte est accompagné d'un commentaire abondant possèdent ainsi une mise en page élaborée avec une réglure complexe. Enfin, dans un même manuscrit, plusieurs réglures peuvent se succéder à l'occasion d'un changement de cahier, de copiste ou de texte copié ou bien sans raison apparente.

Confrontée à d'autres éléments codicologiques, la réglure permet ainsi de rapprocher les manuscrits issus d'un même scriptorium, voire d'un même copiste. Elle fournit également des indications chronologiques et géographiques quant à la réalisation d'un manuscrit.


Pour la réglure, voir le site sur la présentation critique des schémas de réglures.


Crédits - UOH - UM3