Mme Livia BERGEROT
Soutiendra mardi 17 décembre 2024 à 14 h
Salle des Actes n° 009 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Égyptologie
Titre de la thèse : Bès, du prototype à l'archétype. Formes et fonctions d'un dieu
Composition du jury :
- Mme Véronique DASEN TUOR, Professeure, Université de Fribourg (Suisse)
- Mme Catherine DEFERNEZ, Ingénieure de recherche, CNRS
- M. Marc GABOLDE, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
- Mme Bénédicte LHOYER, Chargée de mission, École du Louvre, experte
- M. Christian LOEBEN, Conservateur, Musée August-Kestner (Allemagne)
- M. Bernard MATHIEU, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Thierry VERDIER, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Résumé de la thèse :
Bien que relevant du panthéon égyptien, l’entité divine que l’on nomme génériquement « Bès » ne possède ni généalogie propre, ni mythe constitué et aucun temple ne semble lui avoir été consacré. Pour autant, à partir du Nouvel Empire, sa notoriété ne cesse de croître et résiste un certain temps face à l’Église chrétienne. Avant sa bestialité léonine, c’est surtout sa frontalité qui captive car ce mode de représentation se pose comme une exception à la règle générale de latéralité qui régit tant l’écriture hiéroglyphique que le dessin bidimensionnel. L’image frontale semble s’adresser à qui la contemple et place Bès en interaction directe avec le dévot. Sa dimension divine devait être accessible et compréhensible par tous sans qu’il soit nécessaire de maîtriser la langue ou l’écriture égyptiennes, car si les Égyptiens aimaient faire parler leurs dieux, Bès reste indéniablement à distance de l’écrit. Sa richesse réside dans le fait qu’il est une divinité plurielle en constant mouvement – au propre comme au figuré –, aux champs d’action mouvants et aux expressions changeantes. Par ailleurs, même s’il est peu présent dans la littérature égyptienne, il convient de rappeler que texte et image sont indissociables dans l’Égypte antique, et en ce sens, nombreuses sont les images de Bès à être prometteuses. Une analyse iconographique mêlée à une enquête comparative permettra d’aborder l’iconographie de Bès comme prototype dès l’Ancien Empire sur le territoire égyptien, puis du Nouvel Empire à la période gréco-romaine où, devenu archétype, il symbolise une image universelle relevant d’une piété tant individuelle que collective et se concrétisant dans les mythes des civilisations en contact avec l’Égypte. Ce travail a pour vocation de mieux cerner les fonctions de Bès dans le paysage cultuel égyptien.
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Although part of the Egyptian pantheon, the divine entity generically known as "Bes" has neither a personal genealogy nor an established myth, and no temple seems to have been dedicated to him. Nonetheless, from the New Kingdom onward, his notoriety steadily grows, enduring even in the face of the Christian Church for a time. More than his leonine bestiality, it is above all his front-facing depiction that captivates, as this mode of representation stands as an exception to the general rule of lateral positioning that governs both hieroglyphic writing and two-dimensional drawing. The frontal image seems to address the viewer directly, placing Bes in immediate interaction with the devotee. His divine nature was likely accessible and understandable to all, without requiring mastery of the Egyptian language or script, for while the Egyptians often depicted their gods as speaking, Bes unmistakably remains distant from written text. His richness lies in the fact that he is a multifaceted deity, constantly in motion— both literally and figuratively—with shifting domains of influence and varied expressions. Furthermore, though he is scarcely mentioned in Egyptian literature, it is essential to remember that text and image were inseparable in ancient Egypt, and in this sense, many depictions of Bes hold great promise. A combined iconographic analysis and comparative study will allow us to examine Bes' iconography as a prototype beginning in the Old Kingdom within Egypt, and from the New Kingdom to the Greco-Roman period, where, having become an archetype, he symbolizes a universal image associated with both individual and collective piety, embodied in the myths of civilizations in contact with Egypt. This study aims to gain a clearer understanding of Bes’ functions within the Egyptian religious landscape.