M. Marc EL SAMRANI
Soutiendra mardi 17 décembre 2024 à 10 h
Salle Kouros à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT préparée en partenariat avec l’Université de Montpellier et l’ENSA de Montpellier
Discipline : Architecture spécialité Aménagement
Titre de la thèse : Médiations culturelles contemporaines et espaces publics urbains. L'expérience spatiale de l'usager à l’épreuve de projets artistiques et numériques
Composition du jury :
- M. Hassan AIT HADDOU, Professeur, ENSA Val-de-Seine, directeur de thèse
- Mme Alix DE MORANT, Maîtresse de conférences habilitée, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Laurent DEVISME, Professeur, ENSA Nantes
- Mme Patrizia LAUDATI, Professeure, Université Côte d’Azur
- Mme Aurélie REZZOUK, Maîtresse de conférences, Université Sorbonne Nouvelle
- Mme Antonella TUFANO, Professeure, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne
- M. Laurent VIALA, Maître de conférences, ENSA Montpellier, codirecteur de thèse
Résumé de la thèse :
Cette thèse examine l'impact des médiations artistiques et numériques sur la transformation des espaces publics urbains, en soulignant leur rôle dans la création d'environnements plus inclusifs, accueillants et participatifs. Elle cherche à comprendre comment ces dispositifs favorisent la co-construction et l’émergence de nouveaux espaces publics, tout en considérant ces derniers comme des lieux relationnels, carrefour entre les dimensions virtuelles, numériques et physiques.
Les médiations analysées jouent un rôle crucial dans la transformation des espaces urbains en véritables lieux d'interaction sociale. En proposant des expériences immersives et participatives, ces initiatives invitent les habitants à redéfinir leur relation à l’espace public, facilitant l’apparition de nouvelles formes de sociabilité et de spatialité. Les observations révèlent l'émergence de nouveaux espaces-temps propices à l’exploration sensorielle et à l'expérimentation, permettant l’apparition de dispositifs attentionnels inédits et la co-construction d’imaginaires collectifs autour des lieux.
La recherche s’intéresse aux nouvelles formes d’expériences générées par les dispositifs artistiques et numériques, envisagés comme moteurs de transformation urbaine. Elle adopte une approche transdisciplinaire, mobilisant des outils des études urbaines, des sciences sociales et des pratiques artistiques, tout en privilégiant une immersion sur le terrain pour observer les interactions entre les habitants, les artistes et les dispositifs mis en place. Grâce à un contrat CIFRE, l’étude s’est focalisée sur le travail de L'Atelline, scène conventionnée d'intérêt national pour l'art et la création, au sein de la métropole de Montpellier. Cette collaboration a permis d’observer de près la mise en œuvre de projets artistiques dans des espaces non dédiés, ainsi que l’activation de nouveaux lieux de rencontre par le biais d'échanges entre habitants, artistes, experts et autorités locales.
La recherche propose une analyse de ces processus artistiques, de leur conception à leur impact après déploiement, et explore la manière dont ils peuvent agir comme leviers de transformation urbaine et sociale. Elle met en avant les espaces de collaborations entre artistes et structures d'accueil, perçues comme des espaces d’innovation urbaine. Trois modalités distinctes d'activation et de réflexion autour des espaces publics urbains sont identifiées : lire, habiter et produire les espaces. L'étude montre comment les projets artistiques redéfinissent la perception des espaces urbains, créent de nouvelles formes d’habitabilité et stimulent l’imagination collective pour concevoir des espaces-temps alternatifs. Elle explore également les dynamiques de réappropriation des espaces rendues possibles par ces interventions, favorisant ainsi l’émergence de nouveaux imaginaires urbains.
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This thesis examines the impact of artistic and digital mediations on the transformation of urban public spaces, highlighting their role in creating more inclusive, welcoming, and participatory environments. It seeks to understand how these mechanisms promote the co-construction and emergence of new public spaces, while considering them as relational places, at the intersection of virtual, digital, and physical dimensions.
The analyzed mediations play a crucial role in transforming urban spaces into true places of social interaction. By offering immersive and participatory experiences, these initiatives invite inhabitants to redefine their relationship with public space, facilitating the emergence of new forms of sociability and spatiality. Observations reveal the creation of new space-times conducive to sensory exploration and experimentation, allowing for the emergence of unprecedented attentional mechanisms and the co-construction of collective imaginaries around these places.
The research focuses on the new forms of experiences generated by artistic and digital devices, seen as drivers of urban transformation. It adopts a transdisciplinary approach, drawing on tools from urban studies, social sciences, and artistic practices, while emphasizing field immersion to observe interactions between inhabitants, artists, and the implemented mechanisms. Through a CIFRE agreement, the study centered on the work of L'Atelline, a nationally recognized platform for art and creation, within the Montpellier metropolitan area. This collaboration allowed close observation of the implementation of artistic projects in non-dedicated spaces, as well as the activation of new meeting places through exchanges between residents, artists, experts, and local authorities.
The research offers an analysis of these artistic processes, from their design to their post-deployment impact, and explores how they can act as levers for urban and social transformation. It highlights the collaborative spaces between artists and host structures, viewed as spaces of urban innovation. Three distinct modalities of activation and reflection around urban public spaces are identified: reading, inhabiting, and producing spaces. The study demonstrates how artistic projects redefine the perception of urban spaces, create new forms of habitability, and stimulate the collective imagination to conceive alternative space-times. It also explores the dynamics of space reappropriation enabled by these interventions, thus fostering the emergence of new urban imaginaries.