AEF Info, agence de presse spécialisée dans l’enseignement supérieur, a publié le classement des établissements universitaires en fonction de leur SCSP par étudiant (subvention pour charge de service public qui constitue l’essentiel des ressources des universités). Résultat : l'Université Paul-Valéry apparaît en dernière position.
Trois questions à Anne Fraïsse, présidente de l’Université.
Quel est le constat dressé par AEF dans cet article ?
AEF Info souligne que les disparités sont très conséquentes puisque « En 2022, la subvention pour charge de service public par étudiant varie presque d’un à trois, entre Montpellier 3 et Sorbonne université », s'établissant en moyenne nationale à 6 720 € quand elle n'est que de 3 812 € pour l'UPVM3. Par ailleurs, on constate une très grande disparité puisqu'il y a « plus de 10 000 € d’écart entre la SCSP par étudiant la plus haute et la plus basse ». Ainsi, quand « six universités ont une SCSP par étudiant supérieure à 9 000 € », les quatre les moins bien dotées « ont une SCSP par étudiant inférieure à 4 000 € ».
Entre 2016 et 2022, sur le plan national, la SCSP par étudiant a globalement baissé de 2,3%. Mais quand des établissements, même mal classés, ont tout de même vu leur SCSP par étudiant augmenter, l'UPVM3 se distingue là aussi par une baisse de 18,6% sur la période. Ainsi, d'après AEF Info, le nombre d'étudiants de l'UPVM3 est passé de 18 878 à 21 653 entre 2016 et 2022 quand, dans le même temps, la SCSP totale tombait de 88,4 M € à 82,5 M €.
Ce classement vous surprend-il ?
Oui et non.
Non, parce que notre communauté vit depuis des années un sous-encadrement financier et en personnel qui pèse fortement sur ses conditions de travail. Les huit universités de notre groupe LLA-SHS sont parmi les plus mal dotées et être en bas de tableau ne nous a donc pas surpris.
Mais, oui, nous ne nous attendions pas à être si mal accompagnés pour remplir nos missions de service public. Nous avons en particulier découvert que l’annonce d’un rattrapage progressif de notre retard était mensongère puisque notre SCSP par étudiant a fortement baissé depuis 2016, même si, depuis trois ans, il y a une amélioration, mais qui n’est guère supérieure à celle des autres établissements.
Cette démonstration d’un état de fait, dénoncé depuis longtemps par notre université, par un acteur indépendant, peut-il nous aider à mieux nous faire entendre ?
Nous ne pouvons qu’espérer que cet article, par sa mise en lumière du décalage que subit l’UPVM3, permette une prise de conscience par le ministère de la nécessité d’une action immédiate et massive de soutien, à hauteur de plus de dix millions d’euros.