Motions votées au CAC le 11 juin 2024

Motion concernant la situation politique au Proche-Orient et les conditions des accords avec les institutions universitaires et de recherche israéliennes

Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 en Israël au cours de laquelle le Hamas a tué près de 1200 personnes (chiffres UNICEF), le gouvernement israélien d’extrême-droite de Benyamin Netanyahu a engagé une riposte sans précédent sur la bande de Gaza, tuant près de 1,5% de la population, soit 36 050 personnes dont 14 100 enfants à ce jour (28 mai 2024 – chiffres UNICEF), déplaçant de manière forcée plus de deux millions de personnes.

L’ONU, l’UNICEF, les ONG documentent le désastre et condamnent sans équivoque l’action militaire israélienne. Les conditions de vie dans la bande de Gaza sont abominables : populations déplacées, accès totalement précaire à l’eau, à la nourriture, aux soins, au logement. Les hôpitaux sont la cible des bombardements, l’éducation et la sécurité des enfants notamment ne sont plus assurées.

A Gaza et en Cisjordanie les universités sont détruites. Le 6 mars, « trois présidents et près de cent doyens et professeurs avaient été tués dans les bombardements » (Le Monde du 6 mars 2024). En Israël, la pensée critique est proscrite. Le nombre de détentions administratives a explosé depuis le 7 octobre 2023 et le recours à la torture s’est généralisé (source Amnesty International). Des professeur·es ayant exprimé leur opposition à la guerre ou leur solidarité envers les Gazaoui·es sont également visé·es par ces procédures et plusieurs ont été suspendu·es de leurs fonctions, comme à l’université hébraïque de Jérusalem qui a suspendu Nadera Shalhoub-Kerkovian, spécialiste des crimes d’État et des études de génocide qui a condamné le génocide perpétré par Israël à Gaza.

En France également la pensée critique est attaquée et le soutien au peuple palestinien est quasi-systématiquement suspecté et qualifié d’antisémitisme. Depuis le 7 octobre, et en particulier ces dernières semaines, l’interdiction de plusieurs conférences publiques notamment au sujet de la Palestine dans certaines universités, ainsi que la restriction de la liberté d’expression et la répression d’étudiant·es mobilisé·s pour la paix et en soutien au peuple palestinien sonnent comme une alarme extrêmement sinistre pour les libertés universitaires. L’évacuation brutale par les forces de l’ordre d’étudiant·es de Sciences Po Paris et de Sorbonne Université mobilisé·es pour la paix et en soutien au peuple palestinien ces dernières semaines (88 étudiant·es de la Sorbonne placé·es en garde à vue le 7 mai) en sont des exemples révélateurs. C’est inacceptable.

Par le biais de cette motion, les membres du Conseil académique de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, réuni le 11 juin 2024 :

  • réitèrent leur appel du 16 janvier 2024 à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages, à la fin du blocus, à l’ouverture de couloirs humanitaires et à une application effective du droit international dans la région.
  • affirment leur attachement à une stricte liberté académique et d’expression, y compris en ce qui concerne la question palestinienne, et réitèrent leur soutien aux membres de la communauté universitaire qui tentent de faire la lumière sur les causes et les conséquences de ce drame, qui se mobilisent en faveur des victimes et qui œuvrent à un processus de paix.
  • appellent la communauté universitaire à aider et accueillir les universitaires et les étudiant.es qui s’opposent à la politique israélienne ou qui sont victimes du conflit en cours.
  • appellent à réfléchir aux conditions des accords avec les universités et établissements de recherche israéliens qui soutiennent activement les actes ignobles commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
  • appellent la Commission des Relations Internationales à discuter de la suspension et des conditions des accords liant l’université aux universités israéliennes de Tel Aviv, Bar-Ilan et Haïfa.

 

Vote : unanimité - 1 NPPV ; 8 abstentions

Dernière mise à jour : 11/06/2024