HAL est une plateforme en ligne d’archive ouverte pluridisciplinaire. Elle est destinée au dépôt et à la diffusion de travaux scientifiques, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Sarah Hatchuel et Nathalie Vienne-Guerrin, professeures des universités, vice-présidentes du Conseil scientifique, répondent à nos questions et expliquent comment l’ouverture du portail HAL-UPVM va augmenter la visibilité des travaux menés par les équipes de recherche de notre établissement.
Pourquoi l’Université Paul-Valéry a-t-elle choisi la Plateforme HAL, quels enjeux et quels bénéfices pour nos chercheurs ?
HAL, qui signifie Hyper Article en Ligne, est une plateforme qui rend accessibles à toutes et tous les recherches scientifiques menées par les chercheurs et enseignants-chercheurs. Elle repose sur le principe de l’auto-archivage et ne met aucune restriction à l’accès aux documents diffusés en texte intégral (pour les travaux publiés récemment, l’accord des éditeurs peut être nécessaire).
HAL est administré par le Centre pour la communication scientifique directe (CCSD) financé par le CNRS. C’est le portail d’archives ouvertes le plus important de France. HAL s’inscrit ainsi dans une démarche qui favorise le libre accès à la connaissance et la pérennité des données de la recherche. L’archivage sur HAL permet la datation des idées, et donc de mieux identifier leur origine : le droit d’auteur est alors mieux protégé. En déposant une production scientifique dans HAL, on augmente sa circulation, sa visibilité, et cela favorise les échanges scientifiques. Il s’agit d’œuvrer pour la diffusion, la conservation et la consultation en ligne des résultats de nos recherches.
Par ailleurs, les chercheurs ont la possibilité de se créer un CV, en français ou en anglais, de manière très simple, en choisissant les productions qui doivent y figurer. Ce CV est bien répertorié par tous les moteurs de recherche, y compris Google.
L’ouverture du portail HAL-UPVM est le fruit d’un travail mené depuis plusieurs années sous l’impulsion de Jean-Michel Ganteau, la direction de la recherche et le Conseil scientifique de notre Université, en lien avec la Bibliothèque. Il s’agit, grâce à cette plateforme, de mener une politique de Science Ouverte qui valorise les travaux menés par les équipes de recherche de notre établissement et de les ouvrir sur le monde. Les données de HAL sont régulièrement collectées par des moteurs internationaux (OpenAire en particulier), ce qui est très utile si l’on souhaite monter des collaborations européennes. En quelques clics à partir de HAL, les utilisateurs peuvent également transmettre leurs données à la plateforme ORCID, ce qui leur assure une visibilité internationale immédiate.
HAL rassemble déjà les collections de nombreuses universités, centres de recherche et organismes de recherche avec lesquels nous travaillons. Le choix de ce portail est notamment en cohérence avec la politique de Science Ouverte menée par les organismes de recherche tels que l’IRD ou le CNRS et permet donc une plus grande cohérence dans le référencement et la diffusion des travaux au sein des laboratoires multi-tutelles.
Existe-t-il d’énormes différences avec d’autres plateformes de dépôt de publications et de consultation des travaux de recherche telles que OpenEdition ou CAIRN, par exemple ?
OpenEdition donne accès à des ouvrages, des revues, des carnets et des événements scientifiques mais cet accès est différentié en fonction de l’abonnement que vous choisissez. Certaines fonctionnalités sont en effet payantes. Le matériau consultable sur OpenEdition ou sur CAIRN est déjà publié, alors que le dépôt sur HAL permet de mettre en valeur des travaux à différentes étapes de leur élaboration.
L’organisation de HAL en collections est une spécificité qui permet de rendre visibles des communautés de chercheurs, ainsi que des cohérences et identités scientifiques. Cette organisation permet de limiter l’éparpillement des données et productions scientifiques et de mettre en valeur les travaux de chaque équipe à l’échelle nationale et internationale.
HAL protège enfin d’une éventuelle démarche de monétisation des informations postées, contrairement aux réseaux sociaux académiques comme Academia ou ResearchGate.
Quels types d’interventions ou d’accompagnement de nos chercheurs sont prévus pour l'appropriation de cet outil ?
Les laboratoires se familiarisent avec cet outil depuis plusieurs mois, grâce à l’engagement conjoint des directeurs de laboratoires, des collègues de la DRED et de la Bibliothèque. Des formations ont été proposées et continueront à l’être au cours des prochains mois. Les collègues disposeront, sur le portail HAL de l’UPVM, d’un espace réservé aux questions et demandes d’interventions pour pouvoir, si besoin, régler un problème ou faire part de tout dysfonctionnement qui pourrait apparaître.
HAL est un outil ouvert aux suggestions de la communauté scientifique et nos services transmettront au CCSD les demandes d’évolution qui seront émises. Nous avons d’ores et déjà fait remonter la demande d’intégration des italiques dans les fonctionnalités de HAL, ce qui peut paraître un détail mais qui est d’une grande importance. Parler d’Hamlet ou de Hamlet, ce n’est, en effet, pas la même chose…
La saisie et le dépôt des publications pourront se faire en plusieurs temps, l’essentiel étant que la communauté scientifique soit convaincue de l’utilité et de l’intérêt de la démarche sur le long terme. À l’heure où nombre de textes non-scientifiques et farfelus circulent largement, il nous paraît très important que les travaux scientifiques soient, dans la mesure du possible, accessibles à toutes et tous.