Ouverte en 1966, la B.U Ramon Llull fermera définitivement ses portes dans moins d’un an pour être transférée vers le nouveau bâtiment Atrium. Cette mutation historique a été mise en récit sous le nom mystérieux de [mu.tɑ̃n.psi.koz]. Rencontre, pour en savoir plus, avec le principal intéressé...
Bonjour Monsieur Llull et merci de nous recevoir à la B.U
Ramon Llull : Avec plaisir, vous êtes le bienvenu. D'ailleurs, tout le monde est le bienvenu à la B.U, c'est un peu le principe, c'est ça une bibliothèque. Que me vaut l'honneur ?
Nous voudrions avoir votre sentiment sur l’ouverture prochaine d’Atrium...
R. L. : C’est un sacré changement en perspective, pas que pour nous, pour toute l'Université. On est très excités, mais il y a un peu d'appréhension quand même, forcément. Vous avez vu la taille du bâtiment à l’entrée du campus ? Avec Atrium on se projette dans le futur. C’est un peu comme se préparer à une grande traversée, pour accoster bientôt sur une terra incognita. Je vous rappelle qu'à mon époque, on n’avait même pas découvert l'Amérique ! Atrium, c'est un peu notre Nouveau Monde.
Votre voyage vers Atrium s’appelle [mu.tɑ̃n.psi.koz]. Qu’est-ce que c’est exactement ?
R. L. : On ne pouvait pas quitter cet endroit sans prendre un moment pour se remémorer le temps passé ici, plus d’un demi-siècle tout de même. Cette B.U, c’est l’histoire de notre campus, elle a grandi avec lui. Des centaines de milliers d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs ont fait vivre ce lieu, avec leurs idées, leur énergie, leurs découvertes. On ne veut pas laisser tout ça derrière nous, on veut emporter le meilleur de cette histoire et le déposer dans Atrium pour continuer l’aventure. C’est ça [mu.tɑ̃n.psi.koz].
Pourquoi ce nom ?
R. L. : La métempsycose était pour les philosophes de la Grèce ancienne le passage de l'âme dans un nouveau corps. C'est ce qui est en train d'arriver à la B.U. Son nouveau corps sera un corps mutant, avec beaucoup plus d'espace, de livres, de services...
[mu.tɑ̃n.psi.koz] est la contraction de “mutant” et de “métempsycose”. C’ est une fantaisie lexicale révolutionnaire de mon voisin de rayonnage, Karl Marx.
Karl Marx est avec vous ?
R. L. : Bien sûr, on est 600 000 livres ici. Il y a plus de fantômes à la B.U que dans la Divina Commedia de mon ami Dante Alighieri… Si esprit de la bibliothèque il y a, on peut dire que nous y sommes pour beaucoup !
Pour revenir à [mu.tɑ̃n.psi.koz] que va-t-il se passer ?
R. L. : Il y aura des expos, du son, des images, des ateliers… Des étudiants, des enseignants et chercheurs, des personnels de l’Université y travaillent en ce moment. On est aussi aidé par les autres services de l’Université et les composantes, il y a beaucoup de talent, de ressources et d’enthousiasme sur ce campus, ça fait plaisir à voir. On est en train de faire du pur “made in Paul-Valéry”.
Et c'est pour quand cet événement ?
R. L. : [mu.tɑ̃n.psi.koz] commence en avril, d'après ce que m'a confié Nostradamus. Mais, entre nous, on a un peu de mal à comprendre ce qu'il veut dire parfois.
Un dernier mot pour terminer ?
R. L. : Vivement le printemps ! Comme on dit chez moi : Las cojas deu mes de heurèr Au lòc d'anar en avant, van en arrèr.