2025/01/31 |Séminaire | Sissi et nous : nouvelles mythologies

séminaire transversal de l’IRIEC, qui aura lieu :

le vendredi 31 janvier 2025

à 9h30, à l'Auditorium, Site Saint-Charles 2

Ce séminaire se tiendra de façon hybride (le lien zoom reste invariable*)

Nous écouterons : Corinne François-Denève (Université de Bourgogne-CPCT) et Florence Thérond (UPVM) : « Sissi et nous : nouvelles mythologies » (Axe 1 : "Mémoire, patrimoine, représentation")

Cette séance de séminaire a pour objectif de présenter un projet de publication collective en cours, intitulé « Sissi et nous : nouvelles mythologies » (Éditions Universitaires de Dijon), coordonné par Corinne François-Denève (professeure des universités en littérature française contemporaine, Université de Bourgogne-CPTC) et Florence Thérond (professeure des universités en littérature comparée, Université Paul-Valéry-IRIEC).

Sissi, personnage de fiction, est désormais pensée, depuis quelques années, sous un angle féministe. Corsage (Marie Kreutzer, 2022), Sissi et moi (Sisi und Ich, Frauke Finsterwalder, 2023), L’Impératrice (Die Kaiserin/The Empress, Katharina Eyssen et Lena Stahl, 2022) font de l’impératrice une héroïne rebelle, et déploient une esthétique « pop » plutôt que kitsch. Ces représentations tournent le dos aux récits traditionnels d'une Sissi impératrice « tragique », « mater dolorosa », sacrificielle et sacrifiée. Dans Sissi’s World. The Empress Elisabeth in Memory and Myth (éd. par Maura E. Hametz et Heidi Schlipphacke, Bloomsbury, 2018), des pistes intéressantes ont d'ores et déjà été abordées : le lien de Sissi à la nostalgie et le fait que Sissi soit une « queer icon », selon Susanne Hochreiter.

Il semble que cette nouvelle appréciation du personnage de Sissi doive beaucoup aux études de genre, mais aussi à l’interpolation de récits et fictions sur d’autres princesses, telle, par exemple, Lady Diana. De la même façon que les contes sont revisités, les personnages de princesses le sont également. On questionne leur rapport au consentement quant au mariage, et aussi l’importance donnée à leur image, dans une ère (proto-)médiatique, qui impose à leur corps des contraintes dont l’anorexie/boulimie, la perruque et les coiffures semblent être des symptômes. On en veut pour preuve la bande dessinée de Liv Strömquist, Dans le palais des miroirs (Inne i spegelsalen, traduit par Sophie Jouffreau et paru chez Rackham en 2021), qui insiste sur le schème de la maigreur. L'autrice suédoise s’inspire d’une analyse de René Girard, qui parle de « rivalité mimétique » quant à la maigreur à propos des impératrices Elisabeth et Eugénie (Anorexie et désir mimétique, L’Herne, 1995).

Côté personnage historique, l’histoire de l’Europe, en 2024, ne s’envisage plus selon les mêmes modèles. L’histoire des femmes, également, a connu des avancées, et c’est en ce sens que la figure d’Elisabeth d’Autriche mérite d’être étudiée. Pour Emil Cioran, Sissi ne pouvait s’envisager qu’à distance (Vienne, l’apocalypse joyeuse, 1986). Qu’en est-il quelques décennies plus tard ?

Nous voudrions donc nous pencher sur ce « Sissi turn », dans une perspective délibérément transversale et interdisciplinaire.

Articles d’appui :

Solène Scherer, "Sissi(s) à l'écran. Les nouvelles représentations de l'impératrice Elisabeth d'Autriche" (Revue d'histoire culturelle, XIXe-XXe siècle, août 2024) : https://journals.openedition.org/rhc/9735

Cécile Leblanc : "Sissi : impératrice de la solitude ou de la modernité ?", dans Identité(s) multiple(s), Presses de la Sorbonne nouvelle, 2018, p. 17-28.

https://books.openedition.org/psn/8004?lang=en

Dans l’attente de nous retrouver, nous vous souhaitons une excellente année 2025  !

Dernière mise à jour : 29/01/2025