Au IV^e siècle avant notre ère, les conquêtes d'Alexandre, puis la politique des Ptolémées à Alexandrie élargissent le nombre des lecteurs et répandent la culture grecque dans l'ensemble du monde méditerranéen, si bien que la diffusion des textes change non seulement de dimension, mais de nature : le livre devient un instrument de diffusion du savoir, quand il n'était, pour Aristote, que le moyen pour un individu de connaître la pensée d'un autre individu et, pour Platon, un moyen de fixer l'oral.

Il convient de chercher, en étudiant la disposition des textes, la forme de lecture que les auteurs, les libraires et les imprimeurs entendaient proposer, voire imposer, mais aussi de traiter du difficile problème de la réception d'un livre par le public. Il reste fondamental que toute anagnôsis, toute lecture, qu'elle soit solitaire ou faite devant un auditoire, doit être une hypokrisis, c'est-à-dire une interprétation vocale et gestuelle servant au mieux le genre littéraire et les intentions de l'auteur, faute de quoi le lecteur s'exposerait au ridicule. Cette conception artistique de la lecture était liée à l'art des orateurs, lui-même lié à celui de l'acteur. D'où la recherche d'une méthode de déchiffrement des indications offertes par le texte lui-même, pour atteindre à une lecture correcte.