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La tablette comme support de la prise de notes
![Icône de l'outil pédagogique](icon_activity.gif)
Support d'écriture le plus courant dans l'Antiquité, les
tablettes enduites de cire sont utilisées en premier lieu pour prendre des
notes.
Dans un contexte public, les tablettes peuvent servir à
garder la trace du déroulement d'un débat ou d'un discours au moyen de techniques
sténographiques appelées à Rome « notes tironiennes». Ainsi Plutarque (46-120) nous
rappelle-t-il que le discours prononcé par Caton contre Catilina (63 avant J.-C.)
avait été intégralement pris en notes grâce aux secrétaires que Cicéron avait placés
dans le Sénat. C'était, d'après lui, la première fois qu'était employée la
sténographie, et l'on peut supposer que ces secrétaires avaient utilisé des
tablettes :
« C'est le seul discours de Caton qui ait été conservé, dit-on. Le consul Cicéron avait fait enseigner aux plus rapides des secrétaires des signes qui équivalaient, sous une forme courte et brève, à de nombreuses lettres, et il les avait dispersés de tous côtés dans la Curie. À cette époque, on ne formait et on n'employait pas encore ceux qu'on appelle sténographes : c'est à cette occasion, dit-on, qu'on en trouve trace pour la première fois »
Plutarque, Vie de Caton d'Utique, XXIII, 3-4 ; trad. A.-M. Ozanam.
Mais c'est l'usage de cet outil dans un contexte privé, celui propre aux pratiques lettrées et intellectuelles, qui est le plus documenté.
Ainsi les tablettes sont-elles un support courant dans le cadre des cours où les élèves veulent conserver les propos de leur professeur, et ce à quelque niveau que ce soit, comme le montre l'allusion de Sénèque dans l'une des Lettres à Lucilius où il évoque les leçons du philosophe stoïcien Attale :
« Tel ou tel, à vrai dire, vient aux leçons d'Attale muni de ses tablettes : ce n'est pas pour y noter des idées, mais des mots qu'il répétera sans profit pour les autres, comme il les entend sans profit pour lui-même »
Sénèque, Ad Luc. 108, 6 ; trad. H. Noblot.