2019

Monsieur Adalberto MEJIA GONZALEZ a soutenu sa thèse en Etudes Romanes : études hispaniques et hispano-américaines intitulée :
 Pratiques d'espaces et écritures migrantes dans la littérature mexicaine : Sergio Pitol, Esther Seligson et Fabio Morabito

le vendredi 13 décembre 2019 à 13h30 Site St Charles Salle du conseil N°127

Composition du jury :

  • Directeur de thèse : Karim BENMILOUD, HDR, PR, Littérature latino-américaine, UPV,
  • Teresa Georgina GONZALEZ ARCE, HDR, PR, Littérature mexicaine, Universidad de Guadalajara (Mexique)
  • Florence OLIVIER, HDR, PR, Littérature générale et comparée ; Université Paris 3,
  • Raphaël ESTEVE, HDR, PR, Littérature latino-américaine et linguistique, Université Bordeaux Montaigne
  • Alba LARA-ALENGRIN, MCF, Littérature latino-américaine, Université Paul Valéry (UPV) ;

Résumé de la thèse:

Sergio Pitol (1933-2018), Esther Seligson (1941-2010) et Fabio Morábito (1955) sont trois écrivains mexicains contemporains qui partagent dans leur œuvre littéraire une vaste écorce d’expérience vitales reliées à l’espace (villages, villes ou régions). Notre étude se concentre sur un corpus sélectionné vis-à-vis du partage de certains mécanismes fictionnels, ceux-ci étayés par la notion de « pratiques d’espaces » ou « textualisation » de l’espace (Michel de Certeau).
Le premier chapitre de ce travail consiste en la mise en place des fondements théoriques de notre perspective de nature transdisciplinaire. Nous partons d’une disquisition sur la conception d’espace depuis la vision des philosophes pythagoriciens, en passant par le concept platonicien de chôra, par la révolution cartographique, par les réflexions d’Emmanuel Kant jusqu’à la perspective transdisciplinaire du tournant spatial au XXe siècle. Nous observons aussi la relation culturelle et identitaire avec l’espace au Mexique, cela à partir de codex préhispaniques jusqu’au manifestations littéraires hybrides et autobiographiques du XXe et XXIe siècle dans le pays. Le chapitre deux se focalise sur l’écriture autobiographique et sur les processus de réinvention d’espaces hétérotopiques (Michel Foucault) ou espaces intérieurs issus des souvenirs et des expériences vitales placées dans des espaces factuels, comme c’est le cas de Venise pour Pitol, Jérusalem pour Seligson et Alexandrie pour Morábito. Le troisième chapitre s’intéresse à la configuration de leurs cartographies intérieures et personnelles, celle-ci mesurées à l’aune de processus de fictionnalisation de leurs expériences migratoires et de leurs sentiments d’appartenance dans de différentes espaces.

Les ouvrages qui nous occupent sont : Cementerio de tordos (1982), Memoria 1933-1966 (2011), ainsi que El arte de la fuga (1996), El viaje (2001), et El mago de Viena (2005), les trois derniers inclus dans le cycle autobiographique Trilogía de la memoria (2007). Quant à Esther Seligson, nous tiendrons compte des six titres suivants : le recueil de récits Jardín de infancia (2004), le recueil de poèmes A los pies de un Buda sonriente. Travesías (2007), ainsi que deux publications posthumes, Todo aquí es polvo (2010) et les miscéllanées dans Escritos a mano (2011). Nous aurons également recours à Luz de dos (1978) et Diálogos con el cuerpo (1981), ces deux derniers dans une moindre mesure. Finalement, en ce qui concerne Fabio Morábito, nous allons également parcourir cinq ouvrages : le recueil de poèmes Lotes baldíos (1984), De lunes todo el año (1992), et dans une moindre mesure Alguien de lava (2002), les trois derniers inclus dans l’anthologie La ola que regresa (2006). Nous nous intéressons également au recueil de récits También Berlín se olvida (2004) et aux essais de El idioma materno (2014). Partant de la perspective des Traditions discursives (Johannes Kabatek), notre analyse se concentre sur l’interrelation entre l’acte narratif, l’essai, la chronique et la poésie, au sujet de l’entremêlement entre l’identité, la mémoire, l’espace vécu et l’expérience migratoire.

 

 

Mme Charleine Cynthia Biveghe Assoumou a soutenu sa thèse de doctorat en Etudes Culturelles intitulée

Du Mvett oral au Mvett en bande dessinée : modalités et enjeux de l'adaptation graphique du récit épique Alum Ndong Minko d'Emmanuel Mvomo Eko

le 13 décembre à 13h30  en C020.

Composition du jury :

  • Directeur de thèse: Michel Boeglin Maître de conférences – HDR en civilisation hispanique, Université Paul-Valéry
  • Carmen Alen Garabato, Professeure de Linguistique, Université Paul-Valéry
  • Frederic Mambenga Ylagou - Maître de conférences HDR en Littérature comparée, Université Omar Bongo, Libreville-Gabon
  • Marie-Pierre Noël, Professeure de littérature grecque, Sorbonne Université
  • Ludovic Obiang, Directeur de recherche et Directeur de l'Institut de Recherche en Sciences Humaines (IRSH) du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST), Libreville, Gabon

Résumé de la thèse:

Le Mvett est une épopée fang dont la préservation a toujours été la préoccupation majeure de ses acteurs. Genre en perpétuel évolution le Mvett se décline sous plusieurs formes : orales, écrites, cinématographiques, sculpturales, ou picturales. Ces nombreux passages du Mvett vers d’autres formes de médium posent la question de la préservation de l’authenticité du genre. La présente thèse se propose de répondre à cette problématique à travers l’analyse de l’adaptation picturale du Mvett en prenant pour objet d’étude la Bande dessinée Alum Ndong Minko. En effet, cette bande dessinée se pose comme un outil de passage, d’expression et de conservation de la mémoire collective fang (ses rites, ses croyances, ses us, ses traditions, son organisation sociale, etc.). À partir de l’analyse du Mvett (ses origines, celles des fangs producteurs et premiers consommateurs de cette épopée, ses fondements structurels, ses thèmes, ses invariants etc.) nous montrons que si la B.D. Alum Ndong Minko subvertie le Mvett du point de vue de la forme et du contenu, des thèmes majeurs ou des personnages, elle apparaît également comme un objet culturel qui, tout en se réappropriant le Mvett, le complète, l’ouvre au monde non-fang et contribue de manière générale à revaloriser les traditions et la culture fang.

 

Madame Paola Cadenas a soutenu sa thèse de doctorat en Etudes Romanes : études hispaniques et hispano-américaines Intitulée
La Independencia de Venezuela, irrupción de un imaginario heroico del siglo XIX en el siglo XXI

le lundi 21 octobre 2019 à 13h30 Site St Charles Salle des actes

Composition du jury

  • Directeur de thèse :Karim BENMILOUD, HDR, PR, Littérature latino-américaine, UPV
  • Gustavo GUERRERO, HDR, PR, Littérature latino-américaine, Université de Cergy,
  •  Florence OLIVIER, HDR, PR, Littérature générale et comparée ; Université Paris 3,
  • Raphaël ESTEVE, HDR, PR, Littérature latino-américaine et linguistique, Université Bordeaux Montaigne
  • Nathalie FURSTENBERGER, HDR, PR, Civilisation latino-américaine, Université Paul Valéry (UPV).

Résumé de thèse

L’objet de cette thèse est d’analyser la manière dont, au Venezuela du 19ème siècle, à partir de l’Indépendance, s’est constituée, sur le mode d’une construction narrative, l’idée de nation. Y sont examinés différents aspects de l’édification d’un récit national. Notre approche prend le discours politique comme point de départ,  pour ensuite  s’appuyer sur les interprétations fournies par l’historiographie,  recourant également aux études littéraires et ce, dans le but d’ouvrir de nouvelles perspectives de lecture. Face à l’utilisation politique de l’histoire et à la position dominante d’une version unique du passé, d’autres interprétations se sont fait jour. En nous attachant au caractère narratif de l’histoire, nous en arrivons à cerner  un ensemble de signes et de symboles qui ont construit cette représentation synthétique de l’Indépendance, utile et efficace, que nous appelons le Récit National. Qu’en est-il donc de ce récit ? Comment a-t-il été construit ? Qu’est-ce qui, dans cette construction, a été  sacrifié ? Pour répondre à de telles questions, nous nous sommes efforcée de croiser plusieurs disciplines. Nous nous sommes également intéressée aux lectures de l’histoire de l’Indépendance que les  célébrations officielles de son centenaire et de son bicentenaire ont privilégiées. Nous avons ainsi croisé entre eux différents éléments : la construction narrative de l’histoire,  l’imaginaire héroïque, les différents récits qui, durant tout ce temps, ont façonné la nation. Nous nous nous sommes penchée d’une part sur l’importante production textuelle d’époque relative à l’Indépendance et, d’autre part, sur la construction littéraire de son personnage central : Simón Bolívar, le Libertador, le Père de la Patrie.
La thèse est structurée en deux parties. Chacune de ces deux parties comporte trois chapitres. Dans la première partie nous traitons de la configuration du territoire vénézuélien et de ses habitants et relatons le processus qui se déroule entre la fin du XVIIIème siècle et les débuts du XIXème. Nous en décrivons le paysage, les personnages, les mentalités ainsi que les représentations, picturales et autres, apparus dans cette période qui, en 1811, voit naître la Première République. Dans la seconde partie, nous nous attachons au processus de construction du récit de la Guerre d’Indépendance et à celle de son personnage central. Nous tentons de comprendre comment le récit de plusieurs a pu devenir celui d’un seul, celui de Bolívar, le héros de la patrie. La première partie traite ainsi de la construction d’un sujet pluriel – « Eux », tandis que la seconde se focalise sur celle d’un sujet singulier - « Lui ». Et  nous essayons de comprendre comment le discours du  Libertador a pu vouer le pays à diverses formes d’autoritarisme.
A côté d’une Histoire qui se voudrait unique, d’autres histoires émergent. Notre travail prend en compte deux catégories discursives entre lesquelles nous tentons d’établir un dialogue : d’une part le Récit National qui propose une seule lecture du passé de la nation et, d’autre part, les ré-interprétations critiques de ce même passé, que nous appelons les Nouvelles Études. Bien que le développement de ces dernières soit récent, puisqu’elles n’ont pas plus de quatre décennies d’ancienneté, nous considérons que les points de vue et les conclusions apportés par ce riche corpus bibliographique fournissent d’utiles clefs de lecture qui vont bien au-delà des frontières nationales.

 

 

Monsieur Ndiaye SARR a soutenu le  mardi 17 septembre 2019 à 10 h à l’Université de Hassan II Mohammedia (Maroc)

une thèse de DOCTORAT, préparée en cotutelle avec l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

Discipline : Études culturelles spécialité Francophonie

Titre de la thèse : De la narration de révolte à la révolte narrative : approche comparative du roman francophone mauritanien, maghrébin et subsaharien

Composition du jury :

  • Mme Ijjou CHEIKH MOUSSA, Professeure, Université Mohammed V de Rabat (Maroc)
  • M. Michel COLLOMB, Professeur émérite, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Samira DOUIDER, Professeure, Université Hassan II Mohammedia (Maroc), codirectrice de thèse
  • M. Guy DUGAS, Professeur émérite, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • Mme Khadija MOUZON, Professeure, Université Hassan II Mohammedia (Maroc)
  • M. Khalid ZEKRI, Professeur, Université de Meknès (Maroc) 

Résumé de la thèse :

Cette thèse se propose d’établir un lien entre le roman mauritanien, maghrébin et subsaharien dans une perspective comparatiste, à la lumière de la théorie postcoloniale et de la narratologie ; d’attirer l’attention sur la négligence injustifiée de la production romanesque mauritanienne, au regard du roman maghrébin et subsaharien. Après avoir tenté d’en dégager les principaux thèmes à partir d’une mise en relation avec ceux développés par les auteurs maghrébins et subsahariens, nous avons essayé de montrer la double hybridité à la fois identitaire et narrative qui caractérise cette production romanesque. Dans cette perspective, certains thèmes communs - dont la marginalité, la révolte, la condition féminine, l’esclavage, la violence - ont été mis en évidence. L’analyse a révélé que le thème qui prédomine dans le corpus mauritanien est celui de l’esclavage. Au plan formel, nous avons exploré la « poétique narrative » des romans ethnographiques qui se situent essentiellement dans la période coloniale et la « révolte narrative » qui caractérise les romans postcoloniaux. Il en ressort une volonté de rompre avec la poétique réaliste ; de féconder le texte écrit avec des éléments narratifs tirés de la littérature traditionnelle orale et d’emprunter un mode d’énonciation propre au conte traditionnel. Ainsi, on assiste à un renouvellement de l’esthétique narrative et à la naissance d’une poétique hybride à la lisière de la modernité et de la tradition.

Dernière mise à jour : 15/12/2023