- Jeudi 07 avril, 20h30, Maison Des Étudiants, salle Jean-Moulin
Un documentaire français réalisé par Gilles PERRET et François RUFFIN (2021).
Le premier road-movie parlementaire avec les députés François RUFFIN et Bruno BONNELL partis entre 2019 et 2020 à la rencontre de femmes, de celles qui s’occupent d'enfants, de malades, de personnes âgées. Leur objectif est d'abord de rédiger un rapport d'information sur les métiers du lien mais ce voyage les mène bien plus loin....
Amiens, Abbeville, Dieppe, Maisnières, Paris, auxiliaires de vie sociale, accompagnant·e·s d'élèves en situation de handicap, femmes de ménage, etc. Partout ils se heurtent à la précarité de ces activités...
Synopsis
" Mais qui m’a mis cette tête de con ? " Ce n'est pas le grand amour entre le député En Marche ! Bruno BONNEL et l’insoumis François RUFFIN. Et pourtant... C'est parti pour le premier "road-movie parlementaire" à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades, nos personnes âgées. Ensemble, avec ces invisibles du soin et du lien, ils vont traverser confinement et couvre-feu, partager rires et larmes, colère et espoir. Ensemble, ils vont se bagarrer, des plateaux télés à la tribune de l’Hémicycle, pour que ces travailleuses soient enfin reconnues, dans leur statut, dans leurs revenus. Et s’il le faut, ils réinventeront l’Assemblée…
La projection est suivie d'un débat en présence de Remi BOUIX, relai de Fakir à Montpellier, et Laura FALCO, aide à domicile et fondatrice du collectif " Les essentiels de l’aide et du soin ".
Durée événement : 2 heures
★ Pour aller plus loin :
①La page du film : sur FB, c'est là !
Le Président Emmanuel Macron avait expliqué, au printemps 2020 : "Il faudra se rappeler que notre pays tient aujourd’hui tout entier sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal". Les réalisateurs ont ainsi voulu faire un film engagé qui pousse les politiciens à reconnaître et rémunérer ces travailleurs du domaine du soin sous-payés : "Notre film poursuit cette bataille. En les montrant, en les écoutant, avec on l’espère des projections-débats partout en France, on pose cette question : pourquoi ces métiers, essentiels, sont-ils sans statut, sans revenu ? Pourquoi, pour ces femmes, des salaires de misère et des vies de galère ? Franchement, qui pense un instant qu’elles sont moins utiles que les traders et les publicitaires ?"
Tout l’enjeu du documentaire a été de rendre à ces femmes leur côté extraordinaire alors que ce sont des personnes que l’on regarde comme étant des gens ordinaires (et qui se diraient sans doute elles-mêmes "sans histoire"). "Tout homme, toute femme, est pour moi un mystère : qu’est-ce qui les tient ? Il faut réussir à les faire accoucher de ça, le donner à voir, à sentir", explique François RUFFIN. Gilles PERRET poursuit : "Un mouvement du film, c’est leur accession à la parole. Au début, François la porte pour elles dans l’hémicycle, sans qu’on ne les voie, sans qu’on ne les entende. Lors de notre première rencontre, certaines cachent même leur visage. Mais au fil des séquences, elles s’imposent au premier plan, jusqu’à faire résonner leurs mots, leurs colères, leurs espoirs, dans l’Assemblée."
LE SECTEUR DE L’AIDE À DOMICILE : Il devrait y avoir, en 2022, 702 000 personnes dans les métiers d’aide à domicile. (France stratégie). 17,5 % de ménages pauvres parmi les intervenants à domicile contre 6,5 % en moyenne pour l’ensemble des salariés. Les aides à domicile touchent en moyenne 682 euros par mois (rapport Ehrel). Les salaires des AVS présentes dans le film étaient en moyenne de 800 euros. Les trajets sont souvent peu comptés : une AVS peut se retrouver à temps partiel alors qu’en réalité elle consacre plus de 50 heures au travail par semaine, compte tenu des déplacements entre chaque domicile. Sinistralité : le secteur dénombre plus d’accidents du travail que dans le BTP.
LES AESH : 71 000 personnes environ en 2019. Le salaire s'élève à 750 euros par mois en moyenne. 96 % disent ne pas pouvoir vivre dignement. Les temps de préparation ne sont pas comptés. Ils représentent 30 % du temps de travail total. 60 % sont à temps partiel.
LES AGENTS D’ENTRETIEN : 1,9 million de salariés dans le nettoyage 80 % de femmes. 764 euros par mois en moyenne (rapport Ehrel).
② Bibliographie
▸ Rachel Silvera, Un quart en moins: Des femmes se battent pour en finir avec les inégalités de salaires, 2014, Editeur La découverte, 224 pages
▸ Françoise Vouillot, Les metiers ont-ils un sexe ?, Editeur Belin 2014, 72 pages
▸Dominique Meurs Hommes/Femmes - Une impossible égalité professionnelle ?, Editeur Editions rue d'ulm, 2014.
Dernière mise à jour : 23/03/2022