Analyseur

Syntaxe

La phrase testée au stade morphologique, grâce aux étiqueteurs, (Le petit garde la montre) est un exemple d’ambiguïté syntaxique réelle. Un analyseur syntaxique doit repérer et fournir deux analyses pour cette séquence. À l’heure actuelle, des outils de « désambiguïsation » sur le réseau Internet sont proposés, mais ce ne sont pas de véritables analyseurs syntaxiques, car dans un cas de réelle ambiguïté syntaxique, au moins deux analyses devraient être fournies. Par exemple, si vous testez celui de Xerox, une seule interprétation est donnée : (le +DET_SG petit +ADJ2_SG garde +NOUN_SG la +DET_SG montre  +NOUN_SG). En effet, deux syntagmes nominaux contigus sont proposés, au lieu des deux analyses suivantes, plus naturelles :

p[sn[detle adjpetit ngarde] sv[pcla vmontre]]

interprétation = « Le petit gardien la désigne »

p[sn[detle npetit] sv[vgarde sn[detla nmontre]]]

interprétation = « Le petit enfant conserve le bracelet-montre »

Le site du LATL http://www.latl.unige.ch/ (FIPS, 2007) de l’université de Genève propose également des analyses syntaxiques. Quelle analyse est-elle proposée pour notre exemple ? Est-ce suffisant ?

Dans le cadre de ces deux analyses, à partir des informations morphologiques, certaines informations apportées par l’étiqueteur auront été écartées : « petit » en tant qu’adverbe ; « la » en tant que nom, etc.

L’exemple que nous avons cité ici était réellement ambigu. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, pour une phrase comme « il ferme la porte », l’analyse morphologique indiquera l’ambiguïté verbe/nom (entre autres informations morphologiques) pour les éléments « ferme » et « porte ». Bien entendu, l’analyseur syntaxique doit ôter cette ambiguïté qui n’a plus lieu d’être. D’autres types d’informations ne peuvent être traités par le stade syntaxique et doivent attendre une phase sémantique, voire pragmatique. Dans les séquences suivantes, la syntaxe n’apporte aucune information : « J’ai acheté un avocat pour le manger », « J’ai consulté un avocat » ; « le chapitre du livre que j’ai écrit » (ai-je écrit uniquement un chapitre ou le livre entier ?).

Dans quels cas l’information syntaxique peut-elle être utile ?

• Par exemple, si vous effectuez une recherche d’informations à partir du réseau Internet avec les moteurs de recherche classiques, seuls les opérateurs booléens et les chaînes de caractères vous seront proposés (cf. Panckhurst & Pérez-Lambert, 2000, p. 174-179). Dans la mesure où l’analyse syntaxique automatique serait effectivement effectuée, nous pourrions immédiatement avoir accès à une quantification automatique des différents types de constituants — qui auraient effectivement été repérés dans leur contexte spécifiquement syntaxique, ayant donc un statut linguistique réel. De ce point de vue le « bruit » de la requête serait diminué, et les résultats attendus seraient donc plus réalistes. Si on pouvait ensuite avoir accès à un repérage des expressions nominales polylexicales (cf. David, 1993), (« traitement de textes », « chaise longue » etc.) qui constituent des séquences a priori non « listables », des réseaux de signification pourraient être tissés.
• La création d’analyseurs syntaxiques est nécessaire dans le cas de la correction grammaticale (que ce soit en langue étrangère ou en langue maternelle). Pour indiquer une erreur au sein d’une phrase et proposer une solution pour la corriger, il est nécessaire de disposer de règles formalisées de notre langue, qui auront été introduites dans la machine par des linguistes et des informaticiens.