Soutenance de thèse

Le Jeudi, 4. avril 2024 -
14:00 - 19:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Mme Elda MUCO

Soutiendra jeudi 4 avril 2024 à 14 h

Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Géographie et aménagement de l’espace

Titre de la thèse : Analyse du capital territorial par la perspective du capital social en Albanie. Étude de deux districts ruraux : Gjirokastër au sud et Pukë au nord

Composition du jury :

  • M. Marc DEDEIRE, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • Mme Elena KOKTHI, Maîtresse de conférences, Université agricole de Tirana (Albanie)
  • M. Guillaume LACQUEMENT, Professeur, Université de Perpignan Via Domitia
  • Mme Pascale MOITY-MAIZI, Professeure, Montpellier Supagro
  • Mme Mélanie REQUIER-DESJARDINS, Maîtresse de conférences, CHEAM IAMM, codirectrice de thèse
  • M. Laurent RIEUTORT, Professeur, Université Clermont Auvergne
  • Mme Véronique THIREAU, Professeure, Université de Nîmes

Résumé de la thèse

Le capital territorial (KT) est un concept récent, utilisé pour la première fois par la Commission européenne dans les politiques de développement régional. Bien que dans la littérature ce concept soit pris en compte dans le contexte régional, il peut également être appliqué à des échelles plus petites telles que les zones rurales. Il couvre trois dimensions du développement socio-économique d'un territoire : les ressources matérielle et immatérielle, le capital social (KS) entre les individus engagés dans le processus de développement, et la gouvernance territoriale (TG). Le capital territorial explore la capacité des communautés locales à élaborer des stratégies de développement et à générer de nouvelles ressources territoriales exploitables dans un contexte concurrentiel. Cette approche suppose que les territoires offrent des opportunités de développement qui, par le biais d'interventions sociales, peuvent être transformées en actifs économiques ou en sources de valeur. Dans cette thèse, nous examinons le capital territorial dans le contexte de produits agricoles spécifiques (fromage et produits non ligneux) associés à des ressources forestières et pastorales (capital naturel) abondantes, qui nécessitent une forme de gouvernance territoriale, un savoir-faire local (capital humain) et des réseaux de coordination entre acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux (KS) dans deux zones rurales en Albanie. La méthodologie utilisée dans cette recherche est une approche multi-acteurs basée sur la méthode MCM (Méthode de capitaux multiples). Des guides d'entretien et des questionnaires semi-structurés sont utilisés pour examiner l'accès au capital naturel (KN), les caractéristiques et l'évolution du savoir-faire local (KH), ainsi que la volonté de coopération et d'action collective (KS) entre les membres de la communauté, les entités gouvernementales et les acteurs associatifs. Les résultats montrent que le capital social façonne le capital naturel et humain. Les ressources forestières et pastorales sont gérées par une combinaison de réglementations légales et de droits d'accès coutumiers, ce qui complexifie le capital social et son efficacité sur l'utilisation du capital naturel et la performance des filières locales associées. La dualité d'accès nécessite la mobilisation et la coordination des acteurs locaux pour exploiter efficacement ces ressources communes abondantes de chaque territoire. L’organisation des acteurs dépend également d'intérêts symétriques (norme de réciprocité et d’action collective), de valeurs et de normes communes (traditions, culture, connaissances, confiance, etc.), ainsi que de diverses formes de proximité (géographique et organisationnelle) qui favorisent collectivement un sentiment de confiance mutuelle. Les traditions locales liées à l'utilisation des ressources à différentes fins (fromage et produits non ligneux) dans chaque région sont principalement ancrées dans les connaissances traditionnelles héritées et transmises de génération en génération. Le capital humain se construit grâce à cet héritage et au soutien d'acteurs extérieurs. La notion de capital territorial est, alors, abordée comme une façon d’articuler la gestion des ressources forestières et pastorales intégrée dans la notion de capital naturel, la valorisation (KH) en produit alimentaire, et la mobilisation des acteurs du territoire, autour de ces ressources, intégrée dans la notion de capital social.

 

Territorial capital (KT) is a recent concept, first used by the European Commission in regional development policies. Although in the literature this concept is considered in the regional context, it can also be applied to smaller scales such as rural areas. It covers three dimensions of a territory's socio-economic development: tangible and intangible resources, social capital (KS) between individuals involved in the development process, and territorial governance (TG). Territorial capital explores the ability of local communities to draw development strategies and generate new territorial resources that can be exploited in a competitive context. This approach assumes that territories provide development opportunities that, through social interventions, can be transformed into economic assets or sources of value. In our case, we examine KT within the context of specific agricultural products (cheese and non-timber products) associated with forest and pastoral resources (natural capital KN) that require a form of TG, local know-how (human capital KH), and coordination networks between governmental and non-governmental actors (KS) in two rural areas in Albania. The methodology chosen for this research is a multi-actor approach based on the MCM method (Multi capitals method). We used interview guides and semi-structured questionnaires to examine the access of KN, the characteristics and evolution of local know-how, and the willingness for cooperation and collective action between community members, government bodies and associative actors. The results show that social capital shapes natural and human capital. In Albania, forestry and pastoral resources are managed by a combination of legal regulations and customary access rights, which complicates social capital and its effectiveness on the use of natural capital and the performance of associated local value chains. The duality of access requires the mobilization and coordination of local actors to effectively exploit the abundant common resources of each territory. Stakeholder organization also depends on symmetrical interests (norms of reciprocity and collective action), shared values and norms (traditions, culture, knowledge, trust, etc.), and diverse forms of proximity (geographical and organizational) that collectively foster a sense of mutual trust. Local traditions linked to the use of resources for different purposes (cheese and non-timber products) in each region are mainly rooted in traditional knowledge inherited and passed down from generation to generation. Human capital is built up thanks to this heritage and the support of external players. The notion of territorial capital is approached as a way of articulating the management of forest and pastoral resources integrated into the notion of natural capital, the valorization into food products (KH), and the mobilization of local actors around these resources, integrated into the notion of social capital.

 

 

Dernière mise à jour : 14/03/2024